mardi, septembre 29, 2009

Selon que vous serez..................

Si vous êtes clandestin, vous pourrez être traqué par notre police jusque dans les écoles, on pourra même vous piéger. Qui s'en offusque? Quelques militants anonymes, courageux et encore humains. Si vous êtes un internaute téléchargeur, vous serez un voleur et un fachiste selon certains artistes (j'ai les noms). Mais si vous êtes cinéaste en délicatesse avec la justice américaine (ou fils de président, ou de premier ministre) votre sort sera bien différent et on invoquera même la culture pour vous défendre.

Si vous êtes un employé de France Telecom, vous pourrez être méprisé et traité comme une merde. La douleur, l'angoisse, les brimades c'est le lot de millions de travailleurs de notre beau pays. Mais nos élites nient cette souffrance dont elles ne voudraient pas pour leurs enfants, gamins qu'elles envoient dans les bonnes écoles apprendre les techniques manageriales qui bouffent les travailleurs. Discours de lutte de classe nié, mais lutte des classes et reproduction des élites mis en pratique.

Si vous êtes le citoyen lambda, vous aurez le droit d'être méprisé par notre président. Si vous êtes universitaire vous vous offusquerez et vous fendrez d'une pétition contre le mépris présidentiel de votre caste.

Alors cessons d'être des bisounours, quand certains parlent d'amalgames douteux quand vous évoquez une analyse marxiste classique de la situation actuelle (je ne veux pas faire de la sociologie soft), je le maintiens : les élites autoproclamées se protègent, et c'est une conséquence structurelle des transformations et des dérives anti-démocratiques de nos sociétés, et elles nous le mettent bien profond.

Pour celles et ceux qui en douteraient encore un petit voyage dans l'Italie Berlusconienne s'impose.

jeudi, septembre 17, 2009

Brèves de septembre (suite)

Prolétarisation sexuelle : la prolétarisation est une perte de savoir faire, on peut parler de prolétarisation des ouvriers qui commence au 19ième siècle avec la 1ère révolution industrielle, on peut parler de prolétarisation du consommateur ce qui est l'enjeu de la société de consommation et du marketing justement, on peut parler de prolétarisation intellectuelle aussi (le temps de cerveau disponible). Je voudrais parler de prolétarisation sexuelle, mon angle d'attaque est la conclusion du sondage IFOP commandé par Dorcel père et fils :
«L’enjeu des prochaines années est donc l’émergence d’une pornographie de couple, moins sexiste et plus esthétisée, qui s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes.»
Oui, on le sait une partie du porno est une immense industrie, qui sonde l'opinion afin de mieux cibler les consommateurs potentiels. A priori on me dira qu'il n'y a rien de choquant à tout çà.
Ce qui me dérange c'est que le sexe y compris en couple touche à l'intime, concerne des constructions mentales très subtiles. Nous n'avons pas tous les mêmes fantasmes, la sexualité varie dans le temps et selon les individus, elle n'est pas normalisable et ne doit pas l'être.
Le problème de l'industrie porno c'est la normalisation, que l'on fasse des enquêtes pour savoir quels sont les plans culs les plus vendables m'inquiète. Oui je prétends avoir une sexualité unique et originale, comme la plupart des individus, je suis humain après tout!

Que l'on me comprenne bien je n'ai rien contre le porno, au contraire, l'érotisme ou la pornographie je l'ai déjà écrit ici est un art difficile. Je considère la représentation du désir et du plaisir comme un enjeu artistique majeur. Ce que j'attends c'est un porno qui soit une oeuvre personnelle, pas un truc calibré pour couple ou je ne sais quelle catégorie. Je veux que ce soit le point de vue de l'artiste.
On constate tous les jours les dégâts d'une société hautement normative, la norme c'est l'exclusion des singularités, au départ des plus faibles au final de tous car nous sommes tous singuliers. Cette normalisation conduit inéluctablement à la violence et au désespoir.

Nous subissons déjà une normalisation sexuelle, injonction à l'orgasme pour les femmes, la bisexualité pour tous (question de mode chez les djeuns), et je passe les pratiques sexuelles plus cools les unes que les autres. Elle est ici la prolétarisation, bientôt on va nous expliquer comment baiser correctement et c'est en fait déjà le cas quand on voit tous ces dossiers dans la presse.
Encore une fois soyons bien d'accord, j'adore le sexe.

Cependant, il y a des gens qui n'auront jamais de rapports sexuels et qui s'en accommodent très bien, ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de vie sexuelle. Autre exemple, l'orgasme qui n'est pas automatique pour toutes et tous, les sexologues nous apprennent à ce sujet qu'il faut du temps, une sexualité se construit peu à peu. Peut-on imaginer la violence que subissent les adolescents face à ces représentations?
Au passage il faut noter dans les études de l'inserm, l'augmentation de l'insatisfaction chez les jeunes femmes au cours des dernières décennies. Pour moi il ne s'agit pas seulement d'un effet néfaste du porno industriel ou des repésentations sexuelles actuelles qui fait que les jeunes males ont des comportements caricaturaux (est caricatural le sexe vendu par le X surtout pour des ados). Mais plus une globalisation de la perte de libido, sous les coups de boutoirs du marketing. Perte de libido expliquée par Bernard Stiegler et qui touche désormais à l'intime.

Je ne prone pas un retour à l'ordre moral, surtout pas, je veux juste pointer du doigt les limites d'un système mercantile dont le but est de nier la singularité pour vendre un max.

Alors non on ne fait pas l'amour de la même manière à 15, 20 ou 30 ans ou plus pour des raisons physiologiques et psychologiques évidentes. Après 7 ans avec la même partenaire ma sexualité change encore beaucoup et c'est tout son intérêt au-delà de l'aspect communicationnel, de l'échange et de la tendresse, il y'a ce côté ludique qui va au-delà de toutes les normes.

Donc merde à cette normalisation, je me fous du porno pour les couples, c'est de l'arnaque pour couple prolétarisé sexuellement. Le sexe est la dernière frontière trouvée par le capitalisme. Ce que je veux ce sont des oeuvres originales, machistes, féministes ce que vous voulez mais originales.

Brèves de septembre

Et voilà je suis de retour, quelques news musicales :

"Pussy" : dernière mouture de Rammstein, un clip un peu porno et surtout pour moi une grosse déception. Musicalement d'abord on a déjà entendu ce type de morceau typiquement "Rammsteinien" 100 fois. Le thème "You've got a pussy, I've got a dick, let's do it quick" bon et alors? Quoi de neuf? C'est censé s'adresser à qui? Ca ne me choque pas, ça ne me fait même pas sourire. En plus le côté porno est nul, ils ont tellement exploré cette imagerie que franhement là je suis gavé. Je pourrai résumer le tout en disant : quand Rammstein rencontre Marc Dorcel. Selon moi que Rammstein fasse un clip porno, était risqué car justement trop convenu, trop dans leur imagerie habituelle. Le pire c'est la fin du clip, du porno super classique, l'emmerdement maximal, celui qui renvoie du sexe une image lisse bien normative, ni choquante (comme peut l'être le porno japonais pour un européen), ni bandante (ce type de porno m'ennuie). Bref une catastrophe visuelle.

"Scary Bitches" : un groupe de deathrock british, so funny! Pour amatrices et amateurs de séries Z, une musique décalée, qui en fait des tonnes sur l'imagerie Horror, goth rock. Le site officiel http://www.thescarybitches.com/ vaut le détour. Attention, on s'en lasse très vite.

"Wavering radiant" : dernier album d'Isis, encore un tournant musical, plus aérien que les précédents. Je l'ai écrit ailleurs : Isis a débuté sa carrière par une musique post-hardcore, aux accents Neurosiens (Ok, Yavine Neurosis est meilleur dans ce registre là). Depuis leur début, ils ne cessent d'évoluer quitte à déplaire et déconcerter leurs fans de la première heure et c'est tant mieux. "Wavering Radiant" est un album planant, épique, qui emprunte énormément au post-rock. Isis renouvelle sans cesse le post-metal style dont ils sont l'un des groupes phares (quand Tool rencontre Pink Floyd), on est très loin du sludge du début de leur carrière. La première écoute, n'est pas évidente, les morceaux sont longs, développant de nombreux thèmes. C'est un album très riche, des morceaux comme "Hand of the Host" ou "Threshold of transformation" sont impressionnants de maitrise technique.