Perdition
Ce qui arrive à Frédéric Mitterrand me gène, me chagrine et me consterne. Je ne suis pas du même bord idéologique que lui, en désaccord total sur bien des sujets, sur hadopi, sur ses sorties pour défendre Polanski.
Ce qui m'a gêné pour Polanski, c'est cette posture incohérente et dangereuse qu'il a adopté. Incohérente d'abord car elle arrivait à un moment où le gouvernement et l'UMP préparent de nouveau le terrain électoral des régionales en brandissant un fait divers sordide et en relançant pour une n-ième fois le débat sur la récidive et la castration chimique (ne sont-ils pas au pouvoir depuis 7 ans). Cette intervention donnait l'impression dans un moment où le tout répressif montre ses limites d'un deux poids deux mesures.
Dangereuse enfin, car en effet dans un tel moment de moralisation gerbante le retour de bâton était à prévoir. On laissait la porte ouverte à l'extrême droite en jouant sur ce thème du peuple contre les élites.
C'est cette inconséquence, que je ne cesse de dénoncer depuis le début y compris chez mes collègues. Pas de démagogie, le nombre a rarement raison, mais ne jouons pas au jeu de la caste au-dessus de tous et de tout, de la morale relative. L'affaire Polanski aurait demandé plus de tact et surtout de se taire.
Or, il me semble que les barons socialistes qui aujourd'hui attaquent Frédéric Mitterrand, le font de manière indigne. Un intellectuel, un homme de gauche au nom de l'intérêt commun se doit de laisser la vie privée au vestiaire, il se doit de servir une cause qui le dépasse. Les attaques personnelles devraient être exclues surtout au nom d'une morale des plus douteuses. En quoi la pauvreté sexuelle de Frédéric Mitterrand (c'est le thème de son livre) devrait elle concerner M. B. Hamon porte parole du PS? Au nom de quoi? Bonjour les amalgammes, on confond tourisme sexuel, homosexualité, pédophilie. On cite des passages sans contextualiser. On humilie plutôt que d'être humain et noble dans le combat politique. Encore une fois comme pour Polanski il vaut mieux se taire.
Il est de la responsabilité des politiques de refaire de la politique. C'est-à-dire de penser les problèmes économiques et sociaux, de penser le dépassement du capitalisme, de penser la crise écologique, morale, culturelle actuelle et pas de s'occupper de la bite de Polanski ou de Mitterrand. Nous n'avons plus de politiques mais des guignols moralisants, une bande de tartuffes qui se nourrissent sur notre dos. Moi je ne veux pas de curés et encore moins être dirigés par des curés. Je ne veux pas d'une opposition qui dise la messe et se comporte en bisounours, non je veux une opposition de combat qui soit enragée, qui refasse de l'idéologie. Assez de niaiseries, qu'ils attaquent le ministre de la culture sur les problèmes de la liberté sur le net, sur la diversité des médias, sur l'audiovisuel public.
L'action politique de gauche devrait être :
- la critique : au sens de l'analyse critique. Il faut critiquer en profondeur le système dans lequel on vit, donc critique radicale du capitalisme.
- l'alternative : briser le statu-quo, réfléchir à des alternatives, modèles décroissants, modèles mieux-croissants, hypothèse communiste, modèles économiques participatifs, post-libertarisme, social-républicanisme.
- les moyens d'action : changer la démocratie actuelle, là encore critique radicale des structures politiques et des partis de gauche.
Ce sont ces pistes que des milliers de militants, d'intellectuels (autour de Badiou, de Stiegler et de tant d'autres), d'universitaires explorent.
Tout ce travail se fait loin des médias (tant pis) et alors que les partis d'opposition devraient s'en emparer (c'est un peu le cas au front de gauche et chez les verts mais pas assez), alors qu'ils devraient être les porteurs du malaise et des souffrances de beaucoup, que nous servent-ils?
Lamentables, indignes, traitres, qu'ils se méfient car à force de pisser dans le vent......
Ce qui m'a gêné pour Polanski, c'est cette posture incohérente et dangereuse qu'il a adopté. Incohérente d'abord car elle arrivait à un moment où le gouvernement et l'UMP préparent de nouveau le terrain électoral des régionales en brandissant un fait divers sordide et en relançant pour une n-ième fois le débat sur la récidive et la castration chimique (ne sont-ils pas au pouvoir depuis 7 ans). Cette intervention donnait l'impression dans un moment où le tout répressif montre ses limites d'un deux poids deux mesures.
Dangereuse enfin, car en effet dans un tel moment de moralisation gerbante le retour de bâton était à prévoir. On laissait la porte ouverte à l'extrême droite en jouant sur ce thème du peuple contre les élites.
C'est cette inconséquence, que je ne cesse de dénoncer depuis le début y compris chez mes collègues. Pas de démagogie, le nombre a rarement raison, mais ne jouons pas au jeu de la caste au-dessus de tous et de tout, de la morale relative. L'affaire Polanski aurait demandé plus de tact et surtout de se taire.
Or, il me semble que les barons socialistes qui aujourd'hui attaquent Frédéric Mitterrand, le font de manière indigne. Un intellectuel, un homme de gauche au nom de l'intérêt commun se doit de laisser la vie privée au vestiaire, il se doit de servir une cause qui le dépasse. Les attaques personnelles devraient être exclues surtout au nom d'une morale des plus douteuses. En quoi la pauvreté sexuelle de Frédéric Mitterrand (c'est le thème de son livre) devrait elle concerner M. B. Hamon porte parole du PS? Au nom de quoi? Bonjour les amalgammes, on confond tourisme sexuel, homosexualité, pédophilie. On cite des passages sans contextualiser. On humilie plutôt que d'être humain et noble dans le combat politique. Encore une fois comme pour Polanski il vaut mieux se taire.
Il est de la responsabilité des politiques de refaire de la politique. C'est-à-dire de penser les problèmes économiques et sociaux, de penser le dépassement du capitalisme, de penser la crise écologique, morale, culturelle actuelle et pas de s'occupper de la bite de Polanski ou de Mitterrand. Nous n'avons plus de politiques mais des guignols moralisants, une bande de tartuffes qui se nourrissent sur notre dos. Moi je ne veux pas de curés et encore moins être dirigés par des curés. Je ne veux pas d'une opposition qui dise la messe et se comporte en bisounours, non je veux une opposition de combat qui soit enragée, qui refasse de l'idéologie. Assez de niaiseries, qu'ils attaquent le ministre de la culture sur les problèmes de la liberté sur le net, sur la diversité des médias, sur l'audiovisuel public.
L'action politique de gauche devrait être :
- la critique : au sens de l'analyse critique. Il faut critiquer en profondeur le système dans lequel on vit, donc critique radicale du capitalisme.
- l'alternative : briser le statu-quo, réfléchir à des alternatives, modèles décroissants, modèles mieux-croissants, hypothèse communiste, modèles économiques participatifs, post-libertarisme, social-républicanisme.
- les moyens d'action : changer la démocratie actuelle, là encore critique radicale des structures politiques et des partis de gauche.
Ce sont ces pistes que des milliers de militants, d'intellectuels (autour de Badiou, de Stiegler et de tant d'autres), d'universitaires explorent.
Tout ce travail se fait loin des médias (tant pis) et alors que les partis d'opposition devraient s'en emparer (c'est un peu le cas au front de gauche et chez les verts mais pas assez), alors qu'ils devraient être les porteurs du malaise et des souffrances de beaucoup, que nous servent-ils?
Lamentables, indignes, traitres, qu'ils se méfient car à force de pisser dans le vent......
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