Gerbons, gerbons ces sordides artistaillons...
De l'art ou comment dépasser sa condition humaine misérable et absurde, de l'art ou comment du singulier aller vers l'universel, de l'art et du libertarisme assumé et responsable.
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Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas se séparer ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger. Et s'ils ont un parti à prendre en ce monde ce ne peut être que celui d'une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne règnera plus le juge, mais le créateur, qu'il soit travailleur ou intellectuel.
Le rôle de l'écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. ......"
Albert Camus (Extrait du discours de Stockholm, 1957 )
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Et puis de la culture ou comment rester des singularités quand on a du mal à se dépasser soi-même, comment ne défendre que les siens et passer son temps à imposer une morale bourgeoise à la plèbe inculte au service de ses intérêts propres. De la culture ou comment pour de nombreux artistes institutionnalisés n'être que des libertaires de façade, des révoltés de pacotille pour soigner des égos malades d'enfants gâtés. De la culture et de l'engagement qui ne sont plus que tartufferie permanente.
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Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas se séparer ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger. Et s'ils ont un parti à prendre en ce monde ce ne peut être que celui d'une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne règnera plus le juge, mais le créateur, qu'il soit travailleur ou intellectuel.
Le rôle de l'écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. ......"
Albert Camus (Extrait du discours de Stockholm, 1957 )
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Et puis de la culture ou comment rester des singularités quand on a du mal à se dépasser soi-même, comment ne défendre que les siens et passer son temps à imposer une morale bourgeoise à la plèbe inculte au service de ses intérêts propres. De la culture ou comment pour de nombreux artistes institutionnalisés n'être que des libertaires de façade, des révoltés de pacotille pour soigner des égos malades d'enfants gâtés. De la culture et de l'engagement qui ne sont plus que tartufferie permanente.
2 Comments:
J'aime beaucoup ce discours de Camus, ça fait du bien de lire cela, ça redonne du courage, car je m'oblige aussi à créer et non à juger, même si je suis comme tout le monde et j'ai mes opinions, mes indignations, mes mépris. Mais au fond... Je pense qu'avec un peu d'imagination, on peut comprendre tout et n'importe quoi, et pourtant, on est nombreux à ne pas adhérer au relativisme absolu. Certes, comprendre n'est pas excuser... Mais quand même.
Enfin bref. A quels artistaillons fais-tu référence ?
J'aime énormément Camus, ce texte est important pour moi. Il définit une éthique de ce que doit être un intellectuel ou un artiste libertaire avec ce que paradoxalement cela implique comme responsabilités non pas devant dieu, ni devant une quelconque transcendance mais devant la communauté des hommes.
Quand j'enseigne je garde au fond de moi, ce que j'ai retenu de son essai "l'homme révolté". Je ne fais pas de politique en cours mais j'espère que mon attitude, mon éthique, ma déontologie font de moi un scientifique profondément libertaire et qui se bat pour être libre. En dehors de ces principes qui étaient ceux de nos plus grands scientifiques et qui font l'honneur et la grandeur de l'esprit humain je ne vois pas de salut.
Je n'ai pas encore répondu à ta question. Je ne te donnerai pas de noms. Je te dirai plutôt qu'il y a chez certains artistes (mais peut-on encore les appeler comme cela) un décalage astronomique entre ce qu'ils aimeraient être et ce qu'ils sont. Tu as des barons du cinéma (cinéastes, actrices, acteurs) qui nous ont fait chier dans les années 80-90 avec leurs films gauchisants à la con (subventionnés par l'état) plein de bons sentiments et qui aujourd'hui veulent casser de l'internaute et ne se rendent même pas compte de ce qui sous-tend des dispositifs comme hadopi.
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