Viens dans ma Saverne

Je suis en Alsace pour le week-end, je suis venu visiter Yavine. Elle s'est installée pour quelques mois à Saverne. C'est un week-end trop court où il faut se recentrer sur l'essentiel.

Sinon, la fin des enseignements approche il me reste encore un jury de soutenance de mémoire de M2 et puis je pars à nouveau me planquer dans les montagnes du sud de la France.
Je suis heureux que cette année se termine, le conflit du second semestre qui est un naufrage va laisser des traces. J'y ai vu mes jeunes collègues en prendre la tête à Lyon ou à Nice, je ne me fais guère d'illusion ils construisent leurs carrières et ceux sont les futurs mandarins qui prôneront l'immobilisme et la réalpolitik une fois qu'ils auront le pouvoir. C'est la dimension classique de ce conflit, on fout nos pères dehors car il est temps de prendre le pouvoir pour au final mettre en place une autre forme de conformisme. Des bourgeois qui manipulent une base estudiantine pour faire le sale boulot. Car le principal reproche que je leur fais c'est d'avoir fait payer la grève aux étudiants de licence sans en assumer le prix. Car pendant ce temps ces collègues ont continé à assurer ce qu'ils estiment être la part noble du métier : l'encadrement et les soutenances de thèses, leurs propres soutenances d'habilitation, les conférences. Les choses sont claires on fait payer à d'autres les dommages que l'on ne veut pas assumer pour notre carrière et puis à nous le prestige des plateaux TVs, les beaux discours sur la défense de la culture et du savoir. Les airs offusqués sur le mépris des gouvernants. Alors qu'ils pratiquent le même cynisme et le même arrivisme. Moi de ce pouvoir je n'en veux pas, et même si je compte beaucoup d'amis parmi ces leaders, il est hors de question que je marche à leurs côtés. Je préfère me branler l'égo en me pensant une sale graine d'anar que de participer à cette mascarade.

Voila pas grand chose d'autre à raconter, pas d'inspiration en ce moment, je m'en retourne taquiner Yavine. Le sexe est quand même plus passionant que les révolutions bourgeoises.