dimanche, mars 29, 2009

Avec quelles personnalités déjeunerais-tu?

C'est une question de Yavine. La question portait sur des personnalités politiques. J'ai eu du mal à répondre, car je n'ai pas vraiment envie de rencontrer et encore moins de déjeuner avec des femmes ou des hommes politiques de premier plan. Par contre j'aimerai bien discuter avec des élus locaux, connaitre un peu mieux leur rôle, comment ils assument leurs responsabilités, quelles sont leurs difficultés au quotidien, comment ils accomodent l'exercice du pouvoir avec leurs principes. De même pour des magistrats ou des journalistes de "terrain".
Maintenant rencontrer des peoples de la politique, du spectacle, bof. Depuis j'essaye de trouver des noms.

Parmi les journalistes, peut-être D. Mermet, P. Carles. F. Ruffin. Ca fait un peu trop proche, mais je ne me vois pas déjeuner avec E. Zemmour, je connais trop son discours. Il est sans doute sympatique, mais ce serait une pure perte de temps pour lui et aussi pour moi.

Parmi les politiques, dur, dur, très dur, à droite? Je préférerai discuter avec un député de droite, débattre de l'université, de l'école qu'avec un député de gauche. La raison est simple, politiquement je suis en désaccord complet, radical avec la politique de l'UMP. Le débat est donc possible. Avec un député PS, quel est l'intérêt, ces gens ne pensent presque plus rien, d'ailleurs autant je sais ce que pense l'UMP de l'université et ce qu'ils essayent d'en faire autant j'ignore tout du point de vue socialiste et même de sa putative existence. Quant à discuter avec des gens du NPA ou du PC non.

Parmi les intellos : B. Stiegler, dont je me sens très proche, j'aimerais vraiment approfondir son point de vue sur le capitalisme et sur la relecture de K. Marx. Si tu veux des noms d'universitaires je pense à I. Ekeland qui est un spécialiste entre autres choses et pour faire hyper simple en mathématiques financières. C'est dommage que l'on ne l'entende pas assez parler du concept de modèle, des limites des applications des mathématiques dans le domaine de la finance et des sciences sociales. Si je ne veux pas discuter avec des politiques d'extrême-gauche, je veux bien discuter avec leurs intellectuels. Quelqu'un comme A. Badiou est fascinant et ses travaux font appel aux mathématiques. Pas du tout les mêmes maths qu'Ekeland mais des maths plus abstraites, on devrait dire des méta-mathématiques qui s'occupent de la manière dont les mathématiques dégagent des structures et des constructions universelles.

Parmi les artistes : il y'a quelqu'un que j'aimerai beaucoup rencontrer c'est Ovidie. Je n'arrive pas du tout à la cerner. Je suis parfois fasciné par son discours, parfois je me dis que finalement son discours flatte mon inconscient masculin et qu'une fois qu'il est à plat dénudé de tous ces aspects fantasmatiques il est assez faible. Je ne suis pas un spécialiste de son oeuvre, j'ai vu deux films, "Orgie en noir" que j'ai trouvé décevant car il ne me paraissait pas rompre avec les poncifs du cinéma X et au final c'était très ennuyeux. Bref, j'étais déçu par le résultat par rapport à l'ambition du discours qui voulait dépasser et exploser les normes du genre.
Le second "All about Anna" regardé avec Yavine dans lequel elle joue est plus intéressant, c'est très bien filmé, il y'a un vrai scénario, un film qui parle de désir, d'abandon, d'amour. Je ne dirai pas que c'est un grand film, il a eu beaucoup de prix, sans doute grâce à son parti pris : faire un film sur le désir et sur la sexualité féminine dans ce qu'elle a de plus complexe. J'imagine que l'on puisse trouver le film un peu trop fleur bleue, que l'on se sente peu concerné. En tout cas aucune scène érotique n'était gratuite, ni trop stéréotypée. Pour revenir à Ovidie elle y joue une scène d'une sensualité explosive avec l'actrice principale.

En tout cas les fois où j'ai pu lire ou écouter Ovidie (à chaque fois sur des débats sur Arte) çà m'a toujours plu ou agacé par opposition à une cinéaste C. Breillat.
Je n'ai jamais été sensible au travail de C. Breillat et j'ai compris au cours d'une de ses interviews que dans son oeuvre et son rapport au sexe il y'avait un fort sentiment de culpabilité dû à une éducation trop répressive. Ce sentiment de culpabilité je ne l'ai jamais ressenti ou très peu ou trop peu. Ce qui fait qu'un film comme "Romance" dont le thème est la frustration ne me concerne pas et m'emmerde.