Une si belle journée
Aujourd'hui, j'ai exploré mon côté suicidaire, l'occasion était trop belle.
Depuis 3 ans la fac connait une période de blocagequi dure entre cinq et six semaines, c'est toujours l'occasion d'aller gentiment chambrer les étudiants qui bloquent, de les provoquer, de les titiller, s'en suit toujours un dialogue très agréable pendant lequel les étudiants racontent leurs difficultés financières, leurs angoisses.
Aujourd'hui j'enseignais, un cours le matin fait dans mon bureau et un cet après-midi que j'avais décidé d'aller faire ailleurs mais comme toutes les salles de cours et de séminaires libres étaient squattées clandestinement par des collègues plus rapides que moi je me suis retrouvé coincé. Donc, le bureau ou......idée lumineuse
moi : "Pourquoi pas le faire dans le local de l'Unef, y'a pas de tableau mais je paye à boire à tout le monde et on bosse"
étudiant x :"c'est dans le bâtiment X qui est bloqué, ils nous laisseront pas entrer et on risque de se faire refouler méchamment"
moi : "mais non, je les connais un peu".
Bâtiment bloqué, je rentre, impossible d'accéder au foyer, un type s'approche
"vous voulez quoi?"
"ben je venais faire cours au foyer, toutes les salles sont bloquées alors je pensais que le foyer...."
"non vous déconnez-là toute la fac est en grève".
NDLR: toute la fac est bloquée mais tous les collègues se démerdent pour faire cours y compris dehors.
A ce moment je jubile les minettes couchées sur les marches me regardent méchamment, çà m'excite : "Ben oui mais en tant que militant UMP je trouve amusant de faire cours et en plus ici dans le foyer de l'Unef".
Nom de Marx, que n'avais-je point dit. Là, les regards se tournent vers moi dans le genre c'est qui ce con qui nous prend pour des légumes, et moi de poursuivre : "Bon allez les gars soyez sympas avant j'étais au FN avec l'âge je me gauchise, je suis à l'UMP y'a du mieux, non vraiment je ne peux pas?"
Dialogue impossible, la plupart ne sont pas étudiants de Lille 1 et viennent là pour faire leur révolution et certainement pas pour aider leurs camarades à lutter contre les réformes. Inutile de dialoguer je sens qu'on va aller direct au clash, cette année la situation est différente, plus dure, plus radicale.
J'en termine : "Bon retour à la case départ, je fais cours dans mon bureau".
Le socialo-traitre que je suis s'en retourne avec ses étudiants.
Depuis 3 ans la fac connait une période de blocagequi dure entre cinq et six semaines, c'est toujours l'occasion d'aller gentiment chambrer les étudiants qui bloquent, de les provoquer, de les titiller, s'en suit toujours un dialogue très agréable pendant lequel les étudiants racontent leurs difficultés financières, leurs angoisses.
Aujourd'hui j'enseignais, un cours le matin fait dans mon bureau et un cet après-midi que j'avais décidé d'aller faire ailleurs mais comme toutes les salles de cours et de séminaires libres étaient squattées clandestinement par des collègues plus rapides que moi je me suis retrouvé coincé. Donc, le bureau ou......idée lumineuse
moi : "Pourquoi pas le faire dans le local de l'Unef, y'a pas de tableau mais je paye à boire à tout le monde et on bosse"
étudiant x :"c'est dans le bâtiment X qui est bloqué, ils nous laisseront pas entrer et on risque de se faire refouler méchamment"
moi : "mais non, je les connais un peu".
Bâtiment bloqué, je rentre, impossible d'accéder au foyer, un type s'approche
"vous voulez quoi?"
"ben je venais faire cours au foyer, toutes les salles sont bloquées alors je pensais que le foyer...."
"non vous déconnez-là toute la fac est en grève".
NDLR: toute la fac est bloquée mais tous les collègues se démerdent pour faire cours y compris dehors.
A ce moment je jubile les minettes couchées sur les marches me regardent méchamment, çà m'excite : "Ben oui mais en tant que militant UMP je trouve amusant de faire cours et en plus ici dans le foyer de l'Unef".
Nom de Marx, que n'avais-je point dit. Là, les regards se tournent vers moi dans le genre c'est qui ce con qui nous prend pour des légumes, et moi de poursuivre : "Bon allez les gars soyez sympas avant j'étais au FN avec l'âge je me gauchise, je suis à l'UMP y'a du mieux, non vraiment je ne peux pas?"
Dialogue impossible, la plupart ne sont pas étudiants de Lille 1 et viennent là pour faire leur révolution et certainement pas pour aider leurs camarades à lutter contre les réformes. Inutile de dialoguer je sens qu'on va aller direct au clash, cette année la situation est différente, plus dure, plus radicale.
J'en termine : "Bon retour à la case départ, je fais cours dans mon bureau".
Le socialo-traitre que je suis s'en retourne avec ses étudiants.
4 Comments:
En dehors du fait que les bloqueurs continuent de m'énerver au-delà de la normale, ton billet m'a fait beaucoup rire. Merci d'avoir éclairé ma matinée!
Je vais certainement poster un second message pour exposer mon point de vue sur le blocage et sur le mouvement tel qu'il est en train de se développer.
J'ai eu des news intéressantes hier de militants du NPA, des trucs qu'ils ne diront pas officiellement.
Moi j'ai bien ri hier, je vais finir par me faire démonter la tronche si je continue. Autant à Lille j'ai connu les années passées des militants bloqueurs gentils et bon enfants qui étaient heureux que les profs viennent débattre, leur apporter la contradiction autant cette année, on sent qu'ils ne sont pas tous de la fac ni même étudiants et qu'ils ont envie d'entendre un argumentaire qui aille dans leur sens. Je peux aussi te dire que hier soir c'était chaud et que quand j'ai quitté la fac j'avais pas trop envie de la ramener car les mecs étaient du genre à chercher la baston.
Tu me diras après tout quel honneur un mec comme moi qui se fait démonter la gueule par ces gens là. Il y aurait un acte purement punk que ne renierait pas un Choron ou un Tristan-Edern Vaquette. Dans le genre du mec anar jusqu'au bout des ongles qui va chanter la Marseillaise dans une assemblée d'anars et de gauchos pour les emmerder. Car le premier d'ordre doit être "chier dans ses propres bottes avant de chier dans celles des autres".
L'humour que j'apprécie, c'est l'auto-dérision. Faut respirer, prendre de l'altitude, mettre les choses en perspective, ramener l'absurde dans le débat, mettre les idéologies là où elles doivent être bien au chaud dans nos cerveaux et bien au fond dans leurs culs de faux révolutionnaires. Je hais les curés et ces mecs sont des curés, la révolte oui, la révolution non!
Et la révolte elle est d'abord contre ses propres certitudes, ce doit être un outil esthétique, une construction intellectuelle, on doit sublimer l'action. Mais bon eux ils sont là avec leur haine, leur jalousie, leur envie de niquer le système pour devenir des petits chefs à la place des petits chefs actuels, leur mépris de tout ce qui ne pensent pas comme eux. Ils ont leur politiquement correct comme nous tous mais ils veulent pas l'admettre.
Un jour j'irai les voir dans une magnifique soutane rouge sang.
Je hais ces curés!
Une soutane rouge sang ?
Tu nous la fais en mode cardinal ? XD
Depuis quand les grèves étudiantes sont-elles faites par des étudiants ? C'est nouveau cette idée, voir même... révolutionnaire.
Yavine tu ne changeras donc jamais.
Ce sont des étudiants, ils tiennent le discours "non-syndiqués" (traduire non-Unef) mais tu as sur le campus des étudiants qui militent à la CNT ou à la FSE.
L'analyse des slogans est claire, des mots comme auto-gestion, autonomes, la manière de mener les AGs démasquent les leaders.
Le discours est bien rôdé, ne vous laissez pas manipuler par les syndicats officiels, soyez indépendants... mais en sous-marin les gars de la CNT et de la FSE tirent les ficelles.
Il faut savoir qu'ils ont aussi des mecs jusqu'au-boutistes qui aiment la castagne et sont là pour çà. Et qu'à Nanterre, Nantes ou Rennes çà a déjà été très chaud voire violent les années précédentes mais Kalys ou Maloriel pourront peut-être donner des précisions sur Rennes.
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