Grève ou pas?
Pourquoi je ne suis pas encore en grève?
Pourquoi je ferai cours malgré tout à mes étudiants de M1?
Pourquoi je suis en colère?
Et de un pour que je puisse faire grève, il faut que je ressente une certaine solidarité avec mes collègues. Je suis désolé, là j'ai du mal, voire beaucoup de mal. Pendant plus de dix-douze ans l'université a été attaquée et appauvrie par une série intense de réformes, a-t'on vu ces mêmes collègues se battre autant qu'aujourd'hui? les a-t'on vu se battre quand l'an dernier la loi LRU a été mise en place? les a-t'on vu se battre pour le sort de leurs jeunes docteurs?
Non, non et non, beaucoup ont laissé les étudiants se battre à leurs places contre la LRU, beaucoup ont ridiculisé les étudiants qui faisaient grève, beaucoup dont la plupart de nos présidents ont soutenu ces réformes, les ont inspiré. Il fallait être aveugle pour ne pas voir l'ensemble du projet du gouvernement. La LRU n'était pas grand chose, mais le projet dans son ensemble était terrifiant.
Et aujourd'hui on touche au statut des enseignant-chercheurs, ce que je condamne aussi comme les réformes précédentes et là les collègues bougent.
Alors non je ne suis pas solidaire, je trouve ce projet de loi nullissime, car c'est un retour en arrière considérable qu'il nous prépare. Mais je ne peux pas être solidaire de collègues qui se comportent comme des bourgeois en défendant leur nombre d'heures de cours-tds. Non s'ils me proposent de se battre pour tout foutre en l'air, de remettre le système de l'enseignement supérieur à plat en France je serai d'accord.
Je sais bien qu'il est difficile de ne pas se battre contre cette réforme au vu de ce qu'elle implique comme conséquences dans les relations entre collègues : retour du mandarinat, prime au copinage, difficulté à mener des recherches originales (joli pléonasme). Mais mener ce combat avec tous ces gens qui traitaient les étudiants grèvistes de l'an passé de gauchistes alors que la plupart étaient sous-informés, avaient peur ou avaient encore la solidarité et la générosité que n'ont plus ces mêmes collègues, c'est trop me demander.
Pourquoi je ferai cours malgré tout à mes étudiants de M1?
Pourquoi je suis en colère?
Et de un pour que je puisse faire grève, il faut que je ressente une certaine solidarité avec mes collègues. Je suis désolé, là j'ai du mal, voire beaucoup de mal. Pendant plus de dix-douze ans l'université a été attaquée et appauvrie par une série intense de réformes, a-t'on vu ces mêmes collègues se battre autant qu'aujourd'hui? les a-t'on vu se battre quand l'an dernier la loi LRU a été mise en place? les a-t'on vu se battre pour le sort de leurs jeunes docteurs?
Non, non et non, beaucoup ont laissé les étudiants se battre à leurs places contre la LRU, beaucoup ont ridiculisé les étudiants qui faisaient grève, beaucoup dont la plupart de nos présidents ont soutenu ces réformes, les ont inspiré. Il fallait être aveugle pour ne pas voir l'ensemble du projet du gouvernement. La LRU n'était pas grand chose, mais le projet dans son ensemble était terrifiant.
Et aujourd'hui on touche au statut des enseignant-chercheurs, ce que je condamne aussi comme les réformes précédentes et là les collègues bougent.
Alors non je ne suis pas solidaire, je trouve ce projet de loi nullissime, car c'est un retour en arrière considérable qu'il nous prépare. Mais je ne peux pas être solidaire de collègues qui se comportent comme des bourgeois en défendant leur nombre d'heures de cours-tds. Non s'ils me proposent de se battre pour tout foutre en l'air, de remettre le système de l'enseignement supérieur à plat en France je serai d'accord.
Je sais bien qu'il est difficile de ne pas se battre contre cette réforme au vu de ce qu'elle implique comme conséquences dans les relations entre collègues : retour du mandarinat, prime au copinage, difficulté à mener des recherches originales (joli pléonasme). Mais mener ce combat avec tous ces gens qui traitaient les étudiants grèvistes de l'an passé de gauchistes alors que la plupart étaient sous-informés, avaient peur ou avaient encore la solidarité et la générosité que n'ont plus ces mêmes collègues, c'est trop me demander.
2 Comments:
Je comprends ton point de vue... Mais peut-être que cette réforme est la réforme de trop qui va finir par permettre de remettre à plat le système de l'enseignement supérieur... Pour ma part je fais partie de ces étudiants mal informés, j'avoue que je n'ai pas saisi les enjeux de la LRU, mais grandissant et m'approchant du milieu de la recherche, j'ai l'impression que l'université se nécrose et qu'il faut la changer de façon globale. Il faut repenser l'université, à quoi elle sert, et sous quelles modalités peut-elle fonctionner. Ce débat n'a pas été réellement engagé, on s'est plutôt battu contre des réformes qui ne convenaient pas, sans prendre le temps, du moins j'en ai l'impression, d'instaurer un débat national avec tous les acteurs concernés.
L'université va peut-être changer, ou se détruire, et si elle se détruit ce sera peut-être pas si mal, je suis persuadée qu'elle sera remplacée par autre chose. Car quoiqu'on en dise, trop de gens sont intéressés par la connaissance avant tout et sont passionnés par leur domaine. On ne peut pas forcer les gens à cesser de penser. Il y en aura toujours pour ça.
Moi je laisse passer la tempête car si je suis contre cette réforme en particulier, je suis comme toi, je n'ai pas vraiment envie de soutenir le mouvement (quoique je soutienne mentalement plusieurs de mes profs que j'apprécie :) Mais côté étudiant, non merci.
Enfin bon. Perds pas le moral ! Fais ton boulot, c'est tout ce qu'on peut exiger de toi, et je suis sure que t'es un super prof.
Oui... Tout me paraît, de plus en plus, tellement pourri... Tellement tellement usé jusqu'à l'os, poussiéreux, laid... Bizarrement, contrairement à ce qu'on m'avait prédit, je ne me suis pas assagie en grandissant. Je suis devenue plus lasse, plus violente, aussi. Et j'espère comme Maloriel que ce à quoi on assiste en ce moment, c'est le début de la fin.
Enregistrer un commentaire
<< Home